Hendaye - A Coruna , la mise en jambe

Le Voyage  ‘’Aller’’.

Acte 1 -  Hendaye  - La Corogne (A Coruna)

Ce Samedi  24 sept 2016 

après avoir tourné la pointe du  cap Figuier à la sortie de la Bidassoa, peu de vent : 2 Beaufort de SE…  Moteur et pilote électrique  … MaV à 5,5 nœuds au 292°.

Fred décide de pêcher avec sa canne toute neuve offerte par sa mère. Un emplacement  est trouvé à l’arrière de MaV dans le balcon, où y loger  la canne.

Vers 19h un vent de 12 nœuds s’établit de SEE.  Stop moteur et voiles en ciseaux. 

Fred filme le premier banc de dauphins à l’étrave du bateau.

Le skipper prépare le premier repas en mer :  pâtes et bœuf bourguignon (Fameux !!!), fromage, vin rouge… 

Puis la nuit  tomba  avec  son cortège d’inconnu.  Fred pris le 1^er quart à partir de 22h.

La suite ??  Pas du tout délectable.  

Deux fronts nous sont passés dessus, un froid et un occlus avec le baromètre qui fait du yoyo.  Ce furent des vents inconstants en force et en direction de 12 nœuds à 24, rafales à 32  et de  SO à NO  à quoi se mêla parfois des averses assez brutales.

Ce fut une nuit de manœuvres : prises de ris, changements d’amures, belote et rebelote…  Tant et si bien qu’après  un coup d’œil sur la carte, l’Equipier suggéra qu’une halte à Santander serait des plus opportunes, pour récupérer, compléter doucement l’amarinage, assécher l’intérieur du bateau et les vêtements, envoyer quelques textos aux familles …

13h30  dimanche 25 

nous étions dans la marina de Santander près de l’aéroport … Nous venions de parcourir 121 miles en 23 heures épuisantes.

Lundi 26 septembre. 

11h45 après un bon petit déjeuner et les ablutions usuelles, départ de Marina de Santander. 

Les rôles sont redistribués. Fred prend la barre pour les manœuvres et la direction des opérations. Le Skipper devient équiper modèle : les amarres, les pare-battages à ranger, le GV à hisser, le café avec les biscuits à servir à  ‘’Monsieur’’, suivi de son verre d’Armagnac …

Le début fut grandiose : beau temps, vent de NE  3 à 4 B, baromètre à 1017 hPa, MaV  filant ses 6,5 nœuds au 320°  et Fred qui prépare les sandwiches  aux rillettes de canard… Le Skipper, redevenu skipper qui s’abandonne aux mots fléchés dans sa bannette, suivi d’une sieste digestive après s’être enduit les mains de crème adoucissantes suite au manœuvres.

Puis 16 h. L’équiper réveille le Skipper : le vent est tombé, il faut faire quelque chose !

Alors moteur.

Ce fut moteur toute la nuit, sur une mer plate et majestueuse, ciel le plus souvent étoilé, l’équipage qui se fait des paris : à savoir si l’Etoile du Berger  est  Venus  ou Mercure ..

Il n’y eu pas de tentative de pêche ce jour mais la joie gustative du restant de bœuf bourguignon accompagné de riz et  d’une bonne  ‘’LEFFE’’  bien fraîche.

Mardi 27 Septembre   

6h30 Tout est calme, le moteur ronronne, l’équiper est sous sa couette. Nous approchons de Gijon à  9 miles devant l’étrave.  Soudain le vent se lève de SSO à 18 nœuds et cela devrait durer jusque 17h selon les fichiers grib de météo France suivant le modèle Arpège. Décision est prise de poursuivre et de tenter Ribadeo à  65 miles devant.

Ce fut une utopie. 

La mer est formée. 

Le vent d’ouest oblige à des bords plus que carrés, le vent oscillant entre 18 et 26 nœuds. 

Un filet dérivant s’est même accroché à la dérive et fut remorqué sur plus d’un mile avant de se décrocher seul.  

L’Equipier pas très bien dans ses baskets ou son ciré,  dans ce bateau qui remonte au vent contre la houle et parfois en ‘’tapant’’, le même équipier découragé par ses premiers essais de cuisine par 20° de gite dans un bateau qui s’apparente a un ‘’shaker’’  et  s’est désespéré au contenu lyophilisé d’une soupe aux pâtes répandu sur le plancher du bord  suite à un coup de roulis .

Puis vers 16h15 le vent qui tombe, la vidange moteur à faire absolument  … 

… Ont conduit l’équipage à faire escale dans une charmante petite ville des Asturies, petite ville de pécheurs : CUDILLERO.

Mercredi 28 .Septembre

Moulin-à-Vent est au ponton extérieur du Club Nautico de CUDILLERO. Imaginez un port de pêche installé sur une côte sauvage, des falaises tombant à pic, des rochers émergeant ça et là même dans le port et,  le bourg, à flanc de montagne qui s’étire dans une sorte de canyon…

 Eau, électricité gratuite hors Juillet et Aout (pas de permanence) merci le club Nautico local.

L’Equipier émerge de sa bannette vers 9h15 attiré sans doute par l’odeur du café si ce n’est à cause du trop plein de bières de la soirées d’hier qu’il fallait bien vidanger.

Le moteur aussi est vidangé et son filtre à huile changé (depuis le début Aout et tous ces miles parcourus au vent Volvo, il avait largement dépassé les heures légales autorisées avant nouvelle vidange)

Midi ! Nous décollons pour La Corogne à quelques 110 miles de route sous un soleil encourageant.  

Un bon vent portant d’Est, une bonne vitesse établie de 6,5 nœuds, une mer peu agitée, peu de gite … Sont là les ingrédients d’un pur bonheur.

Hélas le bateau va un peu vite pour la ligne de pêche que Fred a réinstallée sur le balcon arrière et un morceau de l’appât a disparu.

Le thon de ce midi sera donc en conserve sous forme d’un Marmitako (plat basque … C’est bon et ça nourrit !).

Fred a sorti appareil photo, Gopro installée au bout d’une gaffe télescopique de MaV,  et prend des postures acrobatiques pour filmer sous le bon angle tout ce qui lui semble digne de l’être.

En résumé ce fut une étape quasi idéale : 

du soleil, mais pas trop,    un bon vent portant mais pas trop,   une mer peu agitée,   des dauphins à l’étrave, la nuit un ciel étoilé comme on n’en voit plus à terre (à cause des éclairages), l’Equipier insomniaque qui en plus de son quart prend celui du Skipper qui par politesse n’a su refuser.

Comme rien n’est jamais parfait, ce jeudi  29 matin vers 5h00 le vent fit défaut et…Moteur !  La Corogne est à 29 miles au 218°.

A 8h00 l’équipier sous la couette rate un bien joli levé de soleil sur cette côte découpée au sud de El Ferrol. Curieusement MaV  s’enfonce dans une brume épaisse qui semble couvrir La Corogne et tout sur le pont dégouline d’eau.

Appel à la VHF de Marina Coruna qui nous attribue pour 2 nuits le  ‘’pantalan dos’’.

Parcourus :  130 miles depuis CUDILLERO  avec quand même 7h de moteur .

Aussitôt arrivé, les coutumes habituelles sont déroulées : le bateau d’abord, les hommes ensuite … L’Equipier jette ses dernières forces dans le maniement du balai brosse et du jet d’eau sur le pont, alors que le Skipper s’occupe de l’intérieur.

Deux rencontres improbables : 

• Ayelen et Julien partis de La Rochelle, arrivés hier sur leur voilier de 9 m : POULPE avec leur chat et sans expérience de navigation... Ils réalisent des petites maroquineries cousues mains qui pensent-ils va leur permettre d’entretenir le bateau et la caisse de bord pour voguer un peu plus loin.  (site http://giblepoulpe.wixsite.com/lepoulpe).
• Xavier  sur son Jim Hawkins  arrivant des Açores quasiment en même temps que nous (vers 12h) et en transit vers La Rochelle.  Xavier avait son port d’attache à Hendaye durant des années à  50 m de Moulin-à-Vent.

Nous nous installons pour 1 jour et demi de préparation du grand saut vers PUNTA DELGADA ( Açores) :

• Compléter le blog
• Faire la lessive
• Panser les mains asséchées et gercées par le sel (merci la crème – Les femmes de marins doivent avoir une peau de crocodile)
• Acheter et installer une nouvelle pompe de cale (celle en poste a rendu l’âme) + des filtres à huile pour le moteur, en prévision.
• Bilan et complément des provisions
• Vérification du bateau en détail
• Etude de la météo à venir et prévision de route à suivre.
• Visite éclair de la ville et de la Tore de Hercules  (patrimoine de l’Humanité)
• Faire le plein de gazole
• Déguster des ‘’ Pulpo a la gallega con patatas’’  avec un verre de vin.
• Etc …

Dire qu’on appelle tout cela  ‘’Plaisance’’  ….  Dire que ce jeudi c’est la St Michel !

Pour l’instant nous sommes bien à l’abri à deux pas de la capitainerie, avec devant notre étrave la grande tour administrative des ports et la grande digue, Moulin-à-Vent bien amarré à son catway.

Ici il y a une ambiance particulière, une atmosphère.  Les pontons sont XXL, la rampe d’accès au ponton XXL aussi. Y déambules des femmes échevelées aux traits tirés ou en mini shorts et mini T-shirts bien bronzées, des hommes barbus qui sentent ‘’le large’’, tout cela dans des bribes de salutations en anglais, français, hollandais voire parfois espagnol.  Cette marina sent ‘’le large’’  et l’escale des gens du voyage.

Le hic est que l’administration portuaire, bien en phase avec notre société humaine perdue dans le mercantilisme et le profit a adapté les prix à un niveau XXL aussi :  46,64 Euros la nuit pour MaV.

Nous prévoyons le départ samedi 1 octobre vers 12h… Destination … A étudier encore.

en Attendant une petite vidéo de ce premier acte visible sur le lien suivant :

https://youtu.be/axXie9NTdpc

bon visionnage !!!