Acte 3 - Séjour à Faïal
Ben … Le skipper est venu là comme d’autres vont à Jérusalem … Pour des moments de gaité et d’échanges au bar où se retrouvent les navigateurs du monde entier : au Café Sport chez Peter.
Le skipper était passé par ici en … 1977 ! Ça fait un bail. Le monde a changé, Chez Peter Café Sport est toujours là, la descendance a pris la succession et l’affaire est devenue ‘’business’’ capitalisation sur la renommée et développement patrimonial en ouvrant magasin etc…
Nous l’avons bu notre bock de bière parmi la bourgeoisie locale et une totale indifférence. Tout fout le camp.
Cependant la petite ville de Horta n’a guère changée, nous aimons ses rues aux maisons blanches et soignées, ses places égayées par des jardins, ses églises dont les clochers abritent de trésors artistiques, les dents de cachalots sculptées, les murailles d’une ancienne forteresse qui a combattu les corsaires : le fort de SANTA CRUZ… Dans une perception du temps qui a une autre saveur…
La marina de Horta est aussi le point de départ des bateaux d’observation des grands mammifères marins, cétacés et dauphins.
A la marina, les voiliers viennent du monde entier. Les équipages restent quelques jours comme nous, ou quelques mois. Avant de partir, tous laissent sur les murs des quais de la marina une peinture identifiant leur bateau, leur passage contribuant ainsi à la création d’un arc-en-ciel d’art et d’imagination.
Nous n’avons pas dérogé à la tradition. Nous avons pris place à côté de l’œuvre de PASSETOUTGRAIN.
En toute modestie nous vous présentons notre œuvre …
Certes nous n’aurons pas le 1er prix de l’école des Beaux-Arts locale mais nous sommes là pour quelques années, le temps que le temps gomme la peinture polyuréthane deux composants et efface de la mémoire locale la trace de notre passage (Soupirs !)
Et FAÏAL … L’Ile. Les 9 iles de l’archipel des Açores sont toutes différentes. FAÏAL est donc originale.
Imaginez un volcan sortant là, au milieu de l’océan. Telle est FAÏAL, avec en son milieu le Volcan de LA CALDEIRA dont la caldeira de 2 km de diamètre, de 400 mètres de profondeur avec des bords culminant à plus de 1000 mètres présente même en son centre un petit dôme d’une petite éruption secondaire. Les parois de la caldeira sont très abruptes.
Toute l’ile est verdoyante, même l’intérieur de la Caldeira du volcan.
Si ceci représente un shéma général, il faut dire que Faïal est une composition de volcans plus anciens, plus affaissés ou érodés. L’ile fait à peu près de 14 à 21 km de diamètre (un pentagone pas très régulier)
La dernière éruption volcanique est celle du volcan CAPELINHOS ente le 27 septembre 1957 et le 24 octobre 1958. Cette éruption a détruit un village de pêcheurs dont il ne reste plus, aujourd'hui, que le phare. Cette éruption volcanique compte parmi les plus longues connues aux Açores. Les vestiges de cette éruption sont à la pointe Ouest dans un désert lunaire… Contrastant avec la verdure du reste de l’ile.
Horta est au Sud-Est dans une anse bien protégée des vents du Sud-Ouest par les vestiges d’un autre volcan affaissé la CALDEIRA DO INFERNO dont la caldeira est envahie par la mer.
Une journée type à Faïal :
Ce mercredi 19 octobre, est une journée ‘’Surf’’. La dépression NICOLE , 954 hPa, au niveau des Bermudes engendre une houle de N-O et des conditions de vent qui plaisent beaucoup à Fred.
Location de voiture (une petite Opel – 33 euros la journée), planche de surf dans la voiture et Hop ! Nous voilà sur la côte N-O à la PRAïA DA FAJÃ un ‘’spot’’ documenté dans les guides de Surfers.
N’imaginez pas un décor de rêve: sable blanc et cocotiers… Non ! Ici la plage est de galets noirs, parsemée de rochers noirs et agressifs. Une puissante houle vient se briser sauvagement et dans un grondement permanent sur tout ce décor.
Au moins, pas besoin de crapahuté pour accéder, il y a un parking en surplomb à 50 m.
Nous sommes là à 11h du mat. Un autre surfer est déjà présent et farte sa planche avec sa blonde compagne.
Salutations de surfers. Lui c’est LES, elle BARBARA.
Lui a 65 ans, svelte comme un jeune premier, Ecossais de naissance, ayant vécu aux USA et installé depuis quelques années, ou posé, dans cette ile, à PRAïA do NORTE, près de FAJÃ.
LES et FRED se sont mis au ‘’bouillon’’, et ça bouillonnait ! Et se sont éclatés pendant que le Skipper et Barbara tenaient salon entre des séries de prises de photos au téléobjectif… Il faut bien alimenter le ‘’ Facebook’’ des milliers d’amis surfers.
Le propre du surfer et que une fois dans l’eau et de surcroit pas froide, on ne l’en sort plus. Le propre de la compagne ou du compagnon est de se découvrir une âme de pénélope et d’attendre, d’attendre, de lire, de contempler …
Enfin encore, vers 14h3O nous nous sommes retrouvés dans un café restau populaire de PRAïA do NORTE pour un maxi Fish-burger-frites et un bock de bière et là … Surprise nous vîmes arriver notre groupe de 10 canadiennes de Toronto (dont 9 Eurasiennes) en goguette et en tour organisé. Nous les avions rencontrées à SAÕ MIGUEL dans le bain chaud d’eaux thermales de CALDEIRA VELHA. Embrassades, comme si nous nous connaissions depuis toujours…
Ensuite … Nous sommes allés visiter le fief de LES et BARBARA et faire le plein de tomates, de potimarrons, de piments, de figues …
Vers 16h il a bien fallu décoller. Notre Opel nous conduisit à la pointe ouest, vers PORTA DOS CAPELINHOS (cité précédemment) et son environnement lunaire puis vers la crête du volcan central LA CALDEIRA à + 1000 mètres. La vue du cratère affaissé, le gigantisme, nous coupent le souffle.
Avant la tombée de la nuit, passage par PRAÏA do ALMOXARIFE sur la côte S-E au nord e Horta, le 2ème spot de surf. Comme la houle est de N-O ainsi que le vent, ici, aujourd’hui, pas de vague déferlante. Tout est calme.
Nous repartons vers Horta en passant par le belvédère ou Miradoro où une haute croix et une statue de Na Sra da CONCEIçÃO dont le regard bienveillant est posé sur la ville de Horta, dominent Horta et Almoxarife.
ET le lendemain ….
Barbara avait mis sur la page de Facebook de FaïalSurf les photos de Fred et Les prises la veille.
Fred s’essaie à la pêche du haut de la grande jetée et … Une belle prise ! un ‘’BADEJO’’ en Portugais. Aussi d’autres plus petits. Il fut vidé, découpé en filet et cuit à la plancha pour le dîner après une macération dans huile d’olive, oignons, piments, sel, poivre.
Ce fut un délice sur ponton autour de la plancha, nos 1er poissons.
Et puis, et puis …
Cette satanée dépression tropicale née à l’Est des petites Antilles vers le 1er octobre, devenue l’Ouragan NICOLE vers le six alors que plus à l’Ouest il y avait déjà l’ouragan MATTHEW a perturbé tout l’équilibre atmosphérique d l’Atlantique Nord.
Conséquence : ce dimanche 23 octobre, nous avons une dépression de 983 hPa par 42°N et 17°Ouest qui ‘’descend lentement entre la péninsule Ibérique (Espagne-Portugal) et les Açores, générant sur l’archipel dont Faïal, des vents de 50 km/h, rafales à 80 km/h mais surtout une mer énormes avec houle et vagues du vent qui se conjuguent.
Lundi 24 ce n’est pas mieux.
Nous avions prévu : SÃO JORGE et les spots de surfs … Vu la hauteur des vagues et de la houle, c’est ‘’rappé’’ et insurfable.
Nous avions prévu : SANGRA do HEROïSMO à TERCEIRA …
Nous restons à HORTA, le temps que cela se passe. Et ici, même à l’abri, le bateau fait de belles embardées, poussant sur le catway, tirant violemment sur les amarres, s’inclinant même à 10° sous la poussée du vent sur mât et gréement.
Des impératifs nouveaux de retour à Hendaye pour le 15 Novembre nous engagent à court-circuiter SÃO JORGE et TERCEIRA pour profiter d’une fenêtre météo favorable nous permettant d’être à hauteur de La Corogne vers le 1er Nov. Le départ pour le Retour sera donc Mardi 25 oct. 12h TU dernier carat. Hendaye vers le 6 ou 7 Nov.
MaV reviendra pour visiter TERCEIRA, SÃO JORGE, PICO…
Les rencontres …
- A notre arrivée à Horta au quai d’accueil et fuel :
TY GUS un flot 10,60 de Langevin, en acier, rouge écaillé…. En piteux état. Un équipage de deux bonshommes.
Le bateau était resté là pendant 3 ans. Le proprio et un équipier sont venus le chercher pour rallier Sète en Méditerranée via Gibraltar… Ils partent aujourd’hui.
Ils sortaient juste d’une avarie, un bas-hauban avait cassé. Vu l’état du haubanage en acier galvanisé … Humm !!
Que sont-ils devenus ?
- LES GREENHILL et BARBARA LOSSACO (présentés plus haut)
Lui, LES, a 65 ans, svelte comme un jeune premier, Ecossais de naissance, ayant vécu aux USA et installé depuis quelques années, ou posé, dans cette ile, à PRAïA do NORTE, près de FAJÃ.
Il y a acheté une maison à retaper avec un yard qui descend vers la mer, y cultive tomates, citrouilles, orangers … Y élève des poules et une chèvre.
Son bateau : BRIAN BORU est à Horta, au sec sur la zone technique. Si ce bateau, tout en bois, de construction traditionnelle, de belle ligne, fut beau et bien armé pour amener le couple jusqu’ici, aujourd’hui il se meurt, abandonné, délabré. LES et BARBARA ne repartiront pas avec, ils ont pris racines ici, à FAïAL. Aucun d’eux ne parle portugais. Ca nous a fendu le cœur.
- Martin DICKSON (73 ans) et sa femme. Ils sont là aux Açores depuis 3 ans. Ils sont des Bermudes.
- Christian DENIS, nouveau retraité et son équipier Bob (Robert), faisant sur ISSEO, un HUNTER Legend 35,5’, leur tour de l’Atlantique : La Rochelle, Les Açores, Madère, les Canaries et retour vers La Rochelle pour Noël (de cette année 2016).
Nous les avions rencontrés à Ponta Delgado.
- Et notre groupe de Canadiennes de Toronto, duquel nous croisons la route régulièrement …