lundi 28 novembre 2016

ADDENDUM

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Le monde des Surfers  vu par le  Skipper.

Considérations émises par le Skipper qui ne pratique pas le Surf  (hélas – il aimerait bien mais …) et par le hasard du destin s’est retrouvé quasiment marié pour 8 semaines avec un Surfer.
Ce fut l’opportunité de découvrir, non pas la discipline mais le petit monde, la communauté, les us et coutumes  des surfers.
Ce qui est rapporté est vécu, donc réel et bien sûr on ne peut plus objectif !!
Un surfer se reconnait … De loin.
Bien sûr il trimballe sa planche, avec ou sans housse.  Je dirais une de ses planches.  Il y a la courte,  il y a la longue, la Performer, la Magnum …

Mais il y a la silhouette, l’allure … Disons bronzée, décontractée, la terminologie utilisée dans le milieu est ‘’lay-back’’  … Et puis :  les tatouages, la tignasse, bouclée ou queue de cheval ou folle à tous les vents…

Le surfer est rarement seul, c’est-à-dire que le plus souvent il est accompagné … D’une blonde ! En général, statistiquement. Je dois ajouter que dans mon cercle de relations de surfer, ceci est démenti, j’ai connu l’exception.
La compagne du surfer est plutôt jolie, tatouée aussi, souvent, mais de façon plus discrète et plus recherché que chez le mâle de l’espèce.
Cette compagne n’est pas nécessairement surfeuse  mais souvent elle s’y est mise, lasse de jouer les pénélopes sur le sable, les rochers ou les galets … Et  il faut bien alimenter et impressionner les ‘’amis’’ sur  Facebook ou autre Twitter !!

Le surfer parle anglais.  Evidemment, il est Suédois, Hollandais, Français, Espagnol, Bermudiens … Ils leur faut bien une langue commune, qu’ils pratiquent par ailleurs  avec un brio bien supérieur aux moyennes des populations nationales. Bravo !  (Evidemment un surfer, çà voyage beaucoup vers les spots en vogues, du globe : de Bali aux Açores en passant  par Hawaï,  Biarritz ou Nazaré (Portugal).
Les surfers se tutoient tous d’emblée et vont débuter leur conversation, comme s’ils s’étaient vus la veille, sur les vagues du site où ils se trouvent puis sur les spots où ils ont déjà pratiqué, où ils vont pratiquer et éventuellement sur leurs performances en kight-surf, en paddle …

Ah ! Une chose de remarquable : le surfer ou la surfeuse se roulent les cigarettes avec des ingrédients qui pourraient ressembler à du tabac. N’étant pas du milieu et dénotant bien trop, personne n’a eu le geste, l’attention, la compassion de m’en offrir une,  alors je ne peux en dire plus sur le sujet.

Le surfer trimballe toujours, de nos jours,  et son smartphone avec la 3 ou 4G  et ses guides de spots de surfs :   
ü  Le smartphone avec 3 ou 4G, pour avoir en permanence les conditions de vagues, de vent de l’endroit considéré à travers des applications dédiées :  ex : www.magicseaweed.com, www.surfforecast  et pour visualiser les photos et vidéos disponibles sur ce spot .

ü  ‘’ The Stormrider Surf Guide ‘’ du continent où il se trouve.  On y trouve quelques approches théoriques sur la formation des vents, des vagues, la météo avec son impact sur les  ‘’Swells’’  (vagues ou houles) tel : amplitude, période, orientation, la pratique du surf et les types de combinaisons requises,  la liste des magasins de surf par pays et  bien sûr :  LES SPOTS, leurs localisations, accès,  intérêts, spécificités, …

Bien sûr il s’agit de spots connus de tous mais chaque surfer à son coin secret et ses ‘’secret spots’’,  spots connus de lui seul où il emmènera des amis surfers comme à un pèlerinage, un jour de météo propice.

Si le surfer est  ‘’lay-back’’ de nature, il est capable, pour rejoindre un spot d’un trekking de l’extrême.
 A titre d’exemple, voici du vécu personnellement soit l’accès à la baïa de Santa IRIA à São Miguel :

Après des discussions avec d’autres congénères rencontrés la veille sur un point de vue surplombant une côte sauvage est rocheuse, il y a là, à 380 m en contre-bas de la falaise, le bon endroit qui présentera demain à mi-marée montante et si les conditions de vent sont maintenue, le ‘’Swell’’ ! Peut-être le (ou la ?)  Swell de sa vie … Ils s’y donnent rendez-vous.
Le lendemain, sac à dos en place, planche de surf courte sous le bras avec la combinaison isothermique et smartphone, le surfer colle, à son compagnon, l’appareil photo.
56 km d de route goudronnée, 36 km de piste défoncée en voiture de location  avec comme intermède le fait de s’égarer une ou deux fois, de se retrouver nez-à-nez avec un tracteur agricole sur un chemin pierreux étroit. Heureusement les autochtones sont sympas et vont le remettre sur le droit chemin car ils en ont vu des surfers se perdre… Depuis une décennie !
Enfin arrivée à un endroit où d’autres voitures plus ou moins neuves, plus ou moins à l’aspect ‘’lay-back’’ aussi sont déjà parquées.
C’était le plus facile. Il reste 3 km de sentier avec 300 mètres de dénivelé à flanc de falaise pour atteindre le rivage au bon endroit à travers prés, bois de bambous, zônes marécageuses, lits de torrents qu’il faut passer à gué et plage de gros galets.
Le compagnon du surfer arrive là exténué, sur les rotules. Ne pensez pas à un mot de compassion de la part du surfer, non ! Il vous plante là pour, comme les chiens, rejoindre ses congénères, la planche toute frétillante.  Pour lui, hors LA vague qu’il quête, le monde alentour n’existe plus, le temps n’existe plus et le compagnon n’a plus qu’à discuter pédicure, manucure, coiffure avec les blondes compagnes faisant bronzette sur les galets … C’est longuet !
Après … Chemin inverse … Et ça monte 300 mètres ! Avec le poids des photos dans l’appareil.
C’est facile de décrire.  Le faire …Ca l’est un peu moins.
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Un peu de vocabulaire spécifique à l’activité :
·       Surfing life :                   style de vie un peu nomade, de spot en spot
·       Spot :                                    lieu de pratique du surf et comportant des conditions de vagues le permettant
·       Lay back :                  Peu soucieux du lendemain. Pas trop vite le matin et doucement le soir.
·       Beach Break :                  plage où les vagues déferlent sur un fond de sable
·       Point Breack :                   vague qui se déroule le long d’un point côtier s’avançant dans la mer.
·       Vent Offshore :                  vent de terre creusant et lissant les vagues
·       Vent  Onshore :                  vent de mer applatissant les vagues et rendant la mer clapoteuse
·       Kick Out :                  action du surfeur consistant à sortir volontairement d’une vague par la crête en    passant sur l’arrière de la planche afin de faire passer l’avant par-dessus la vague.
·       Canard :                  action de plonger avec la planche sous la vague qui arrive, en allant vers le large.
·       Cut back :                  virage sur l’épaule pour redresser au point de déferlement de la vague.
·       Tube  ou  Barrel :  figure reine, de l’activité :  passer sous la lèvre de la vague qui déferle et en sortir.
·       Roller :                                    virage radical sur l’épaule de la vague